5 principes de base de la fermeté bienveillante

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(Inspiré du livre de Nancy Doyon « parents gros bon sens »)

 

On parle beaucoup, depuis quelques années, de discipline positive et de bienveillance en intervention. Or, bien que j’adore les concepts de base liés à ces approches, il faut bien avouer que le terme de bienveillance peut porter à interprétation et confusion. Il est souvent proposé une approche unique, douce et agréable, qui est sensée s’adapter à tous les enfants, en toutes circonstances. Tous les enfants devraient comprendre les attentes de leur entourage et adopter de « bons » comportements simplement à partir des explications chaleureuses de leurs parents.   Selon moi, la bienveillance n’a aucun sens dans l’éducation des enfants sans la portion fermeté. Et la fermeté n’est pas plus éducative sans la bienveillance. Pour moi, fermeté ET bienveillance sont indissociables afin de fournir en environnement sécurisant à l’enfant et de le guider à la fois vers l’épanouissement et le respect des autres.

Selon Nancy Doyon, il existe cinq principes de base qui sont essentiels à retenir et à appliquer lorsqu’il est question de l’éducation des enfants : le consensus entre les parents, la clarté des règles et des attentes, la constance, l’adéquation des conséquences et la valorisation. Voici un résumé de ces principes.

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Le consensus entre les parents

Votre conjoint et vous êtes deux personnes avec des valeurs, un tempérament et un passé différents. Il est normal que vous n’agissiez pas toujours de la même manière avec votre enfant ! C’est naturel, et votre enfant s’y habituera rapidement. Toutefois, pour qu’il se sente en sécurité et qu’il n’ait pas l’impression de devoir choisir lui‑même lequel de ses deux parents a raison, il est essentiel que les règles et valeurs de base soient appliquées de façon semblable par les deux parents. Lorsque les parents sont séparés, le défi est encore plus grand, mais la constance demeure tout aussi importante.

Une fois que vous vous êtes entendus sur les règles de base, n’en dérogez sous aucun prétexte. S’il arrive que vous soyez en désaccord avec une intervention de votre conjoint, abstenez‑vous toujours de le lui dire (ou de le montrer !) devant l’enfant. Si les parents s’accusent l’un et l’autre de ne pas intervenir de la bonne façon, l’enfant risque de se demander qui est capable de l’éduquer et qui il doit croire ! 

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La clarté des règles et des attentes

Impossible de s’attendre à ce que nos attentes soient respectées si elles ne sont pas d’abord définies avec clarté. Avec votre conjoint, et peut‑être même avec les enfants (selon leur âge), précisez les trois ou quatre valeurs les plus importantes dans votre famille et établissez les règles qui en découlent. Sur une feuille ou un grand carton, inscrivez clairement quels sont les comportements souhaités et les comportements interdits. Indiquez également comment vous ferez respecter vos attentes et quelles sont les conséquences qui seront imposées en cas de nécessité.

De plus, lorsque vous établissez une règle ou donnez une consigne, assurez‑vous qu’elle est bien comprise par votre enfant. Mettez‑vous à sa hauteur, assurez‑vous qu’il vous regarde, et dites‑lui, dans une phrase courte ce que vous voulez qu’il fasse - limitez‑vous à dix mots par consigne et choisissez des mots simples, qu’il connaît. Pour un enfant de deux ou trois ans, les mots tels que « tu dois être calme et poli, range ta chambre … » ne veulent rien dire. Autant lui parler chinois, cela produira le même effet de compréhension. Montrez‑lui de que vous attendez de lui, donnez‑lui des situations concrètes. Privilégiez les consignes précises qui font appel à des comportements plutôt qu’à des valeurs. 

Dites‑lui également ce qu’il peut faire (plutôt que ce qu’il ne peut pas faire, la négation étant difficile à comprendre pour son jeune cerveau)

Évitez de faire un long discours pour justifier la consigne ou la règle en espérant qu’il comprendra

Répondez clairement et brièvement aux demandes. Lorsque votre enfant formule une demande, répondez par un OUI ou un NON clair et ferme. Si vous ne savez pas quoi répondre, dites‑lui que vous allez y réfléchir. Ainsi, vous ne laisserez pas de place à l’argumentation et contribuerez à son sentiment de sécurité. La négociation ne devrait être possible pour l’enfant qu’à partir de 9 ou 10 ans. Avant cet âge, l’enfant n’a pas ce qu’il faut pour assumer une telle responsabilité.

La constance 

Trop souvent, les parents donnent des consignes qu’ils abandonnent devant la résistance de leur enfant. Ils sapent ainsi leur crédibilité. L’enfant enregistre alors le message suivant : « NON ne veut pas nécessairement dire non. Si j’insiste suffisamment, il est possible que mon parent cède ».

Il est préférable de réduire le nombre de règles au minimum, mais d’être très rigoureux quant à leur respect.

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Les conséquences

Ce n’est que vers l’adolescence que la plupart des enfants commencent à agir par principe et à avoir le sens des valeurs. Par exemple, un enfant de cinq ans qui refuse de prêter ses jouets n’est pas égoïste. C’est simplement qu’il ne voit pas d’avantage à partager. À vous de lui montrer (et non de lui expliquer). 

« Agir » ne signifie pas punir. Prendre l’enfant par la main pour l’amener à la tâche demandée, l’installer à un jeu plus calme s’il est trop excité, le faire descendre du canapé quand il y saute ou l’éloigner d’une source de danger sont des façons efficaces d’agir plutôt que de répéter.

Mieux vaut dire à un enfant « quand tu auras rangé tes poupées dans le bac à jouet, nous irons dehors » plutôt que « si tu ranges tes jouets, nous irons dehors ». Le « quand » implique et incite l’enfant à être acteur plutôt que le si qui implique une subordination … et une possible envie pour l’enfant de dire NON.

Les conséquences logiques sont celles qui ont un lien évident avec le comportement de l’enfant. Généralement, elles permettent à l’enfant de réparer son erreur, de prévenir une autre situation du même type ou de bien comprendre l’impact de ses actes, à moduler toutefois en fonction de l’âge de l’enfant. Tentez donc, autant que possible, de relier la conséquence à l’acte :

La valorisation

Les études prouvent qu’il est de 8 à 10 fois plus efficace de féliciter un enfant lorsqu’il se conduit bien que de le réprimander lorsqu’il agit mal. Il sera donc plus efficace de souligner à Corinne qu’on est fier de la voir bien assise depuis deux minutes que de la reprendre chaque fois qu’elle se lève ou de la menacer de punition.

Préférez les marques de valorisation aux récompenses

Un remerciement sincère, un « Bravo, tu peux être fier de toi ! » qui vient du fond du cœur ou un câlin d’encouragement auront un effet bien plus intéressant que toutes les récompenses matérielles, qui risquent d’inciter l’enfant à « monnayer » sa bonne conduite.

En outre, si vous considérez que votre enfant a besoin ou mérite une récompense plus tangible, privilégiez plutôt des activités en famille, du temps seul avec lui ou une permission spéciale.

En somme, être parent, c’est accepter de faire face à la colère de notre enfant et à sa déception et apprendre à surmonter notre culpabilité pour vraiment l’aider à s’adapter à la vie en société.

L'estime de soi chez l'enfant

 

Virginie PICOUT - Educatrice de Jeunes Enfants - Traductrice de bébés

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