Mon enfant ne dort pas ...

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MON ENFANT NE DORT PAS…

     J’imagine que si vous lisez cet article c’est que le sommeil de votre enfant n’est pas un long fleuve tranquille. Comme dans ce célèbre film, il y a deux familles : ceux dont les enfants font leurs nuits et ceux pour qui ce n’est pas le cas. Il y a également d’autres familles : ceux dont les enfants ont un gros appétit ou un petit, ceux dont l’enfant marche à 12 mois et ceux qui marchent à 18 mois….

     Tout ce que vous allez lire ci‑dessous est issu d’études scientifiques, de mon expérience d’observation du comportement des enfants depuis 30 ans et d’observation des enfants depuis la pandémie puisque les difficultés liées au sommeil des enfants est un phénomène de société dans toutes les cultures occidentales.

     Mon premier objectif est de vous informer sur les rouages du sommeil plutôt que des méthodes clés en main car je n’ai toujours pas la baguette magique !

     Mon deuxième objectif est de vous apporter des clés de compréhension, des ressources pour tout d’abord vous déculpabiliser et ensuite vous confirmer que vos enfants sont de très belles personnes.

     Mon troisième objectif est de vous faire permettre de dormir le mieux possible.

 

Première bonne nouvelle : pas besoin d’apprendre à dormir à un enfant car il le faisait déjà seul dans l’utérus !

Le bébé humain arrive immature à plein de niveaux et beaucoup d’acquisitions sont le fruit d’un apprentissage, d’un long processus avec des périodes de progression et de régression, le sommeil aussi !

Faire ses nuits pour les spécialistes du sommeil c’est dormir 6 à 8 h d’affilée donc si votre enfant s’endort à 20h et qu’il se réveille vers 3 ou 4 h du matin, tout est ainsi logique, scientifiquement parlant.

 

3 ingrédients principaux à connaitre pour comprendre le sommeil

  • La mélatonine est une hormone sécrétée par le cerveau qui permet, quand elle est présente en quantité suffisante, de s’endormir.
    • Elle commence à être sécrétée vers 21 heures (baisse de la luminosité naturelle), atteint son pic vers 2/3 heures du matin et commence à diminuer à mesure que la luminosité revient. Pratiquement à zéro à 9h du matin
    • Pur l’enfant il est donc nécessaire de baisser la luminosité de la pièce pour que son cerveau comprenne que c’est la nuit et qu’il sécrète de la mélatonine
    • Pas besoin de veilleuse : la lumière naturelle est un donneur de temps qui ordonne au cerveau la sécrétion de telle ou telle hormone en fonction du besoin de l’humain
    • Elle commence à être sécrétée vers l’âge de 4 mois pour un bébé né à terme.
  • Le cortisol, ennemi numéro 1, est une des hormones du stress
    • Il recommence à grimper vers 4h du matin puis pic vers 6/8h du matin
    • Vers 11h, le cortisol diminue de nouveau donc petit coup de pompe normal et remonte vers 17h
    • Il est donc impératif de limiter les situations de stress, d’excitation avant de dormir
    • Le cortisol vient bloquer la sécrétion de mélatonine
  • La température corporelle
    • La nuit la température corporelle baisse puis remonte vers 5h du matin en même temps que le cortisol, baisse vers 11h et 17h remonte et redescend vers 23h
    • La température de la chambre de votre enfant doit être entre 17 et 19°C voire 16 à 18°C
    • Pendant le sommeil la température du corps baisse de 0.5 degré mais les extrémités pieds et mains augmentent de 1 degré d’où on sort les mains et les pieds du lit pour se refroidir, idem lorsqu’on retourne notre oreiller pour refroidir notre cerveau.
    • Aérer la chambre, les draps, la turbulette avant de le coucher

 

 

  • Pourquoi il pleure quand vous quittez la chambre ?
    • Ns gènes nous poussent à rester éveillé quand nous nous sentons menacés. En effet, depuis la nuit des temps, pleurer permet d’alerter qu’il y a un danger ou que l’enfant se sent en danger et ainsi de rester en vie. En effet, le bébé ne peut pas survivre seul et cela, une partie de notre cerveau s’en souvient !. Notre cerveau archaïque se souvient qu’à l’époque de Cro‑Magnon, pleurer permettait d’éloigner les bêtes féroces et donc de rester vivant !
    • Les enfants montent donc la garde pour être surs que leur mère n’est pas partie car si Maman est partie, qui va assurer ma survie ?
    • Le meilleur moyen d’apaiser votre enfant est de lui assurer sécurité physique bien sûr mais aussi intérieure, psychologique. Dormir avec votre enfant est un moyen efficace et rassurez vous tous les enfants dorment un jour dans leur lit.

 

  • Ressources
    • En cas d’inquiétude sur les trubles du sommeil, filmez votre enfant pour le montrer au pédiatre et le montrer à votre enfant lorsqu’il sera à son tour parent et qu’il s’inquiètera du sommeil de ses enfants !
    • Pur se sentir en sécurité, le cerveau du bébé a besoin de pouvoir prédire ce qui va arriver d’où l’importance des rituels. Un cerveau surpris est un cerveau stressé. Favoriser les rituels avant le coucher, toujours les mêmes, cela rassure.
    • Evitez d’endormir votre enfant dans une pièce puis de le déposer dans son lit endormi et qu’il se réveille dans un lieu différent de celui où il s’est endormi. Seriez‑vous rassurée de vous endormir dans un endroit et de vous réveiller dans un autre ? seriez‑vous serein la nuit suivante pour vous endormir ?
    • Un des principaux signes de fatigue est le frisson. Le saviez‑vous ?
    • Masser votre enfant pour libérer de l’ocytocine, hormone de l’attachement et de la confiance en soi notamment, est un excellent moyen de détendre petits et grands avant le coucher.
    • Pas de musique car pendant le sommeil, la perception auditive demeure et le cerveau interprète les signaux reçus. L’oreille n’a pas de paupières !
    • Observer à quelle heure l’enfant s’endort et le coucher 30 minutes avant l’endormissement
    • Pas de biberon la nuit car la prise alimentaire est un donneur de temps pour le nourrisson, tout comme la lumière du jour
    • Dire à l’enfant le comportement espéré et non pas ce qui ne va pas.

 

  • Les mémoires des évènements
    • Selon les situations vécus durant la journée, la qualité du sommeil en sera affectée
      •  Si trop de stress vécu par l’enfant,
      • Votre enfant est une « éponge émotionnelle » donc si vous vivez des épisodes de stress, dites le lui : mieux vaut dire à un enfant la vérité sur ce que vous vivez plutôt que de faire comme si tout allait bien car lui sent que vous n’allez pas aussi bien que vous le dites et se demande ce que vous lui cachez. ..
      • La mémoire émotionnelle est active dès le développement des premières cellules in utero donc ce que le bébé a vécu durant la grossesse et la naissance ont une incidence sur sa qualité de sommeil. Il est tout à fait possible de rassurer un enfant en déprogrammant ses croyances limitantes au bénéfice de nouvelles croyances portantes permettant de grandir en toute quiétude.
      • Un enfant qui ne trouve pas le sommeil est un enfant qui craint la séparation voire la mort. Par exemple, si votre enfant a senti que vous avez eu peur de le perdre ou qu’il meurt durant la grossesse, il a pu interpréter cela comme il faut que je prouve à mes parents que je suis bien vivant donc je bouge tout le temps et donc je ne dors pas ou peu. Expliquer la vérité à son enfant et dénouer ses croyances limitantes est toujours libérateur.
  • Qu’est ce qui permet de bien dormir ?
    • Être en bonne santé
    • Dormir dans des draps propres
    • Dans une chambre à la bonne température
    • Avoir ses parents à ses cotés
    • Avoir mangé un repas équilibré
    • Vivre dans une bonne ambiance familiale
    • Se sentir détendu
    • Se sentir aimé

Bonne nuit les petits

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